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CAHIER DES INTERVENANTS

Jour 1 : mardi 2 juillet

CONTEXTE HISTORIQUE DU RÔLE DES ASSOCIATIONS CITOYENNES : prise de recul, inscription de l’analyse de la portée de leur action sur le temps long

10-12h Plénière – table ronde d’introduction

« INITIATIVES ASSOCIATIVES ET SOLIDARITÉ, RETOUR SUR L’HISTOIRE D’UN PILIER DE LA DÉMOCRATIE »

A partir de 3 prises de paroles complémentaires, l’objectif est de « planter le décor » en mettant en évidence la façon dont les associations ont, historiquement, non seulement, contribué à inventer la conception d’une forme particulière de solidarité mais, plus encore, la manière dont cette solidarité est intrinsèquement liée à des aspirations démocratiques émancipatrices.

L’enjeu consiste donc à se donner cette « profondeur de champ » du temps long (en se permettant notamment de remonter jusqu’à l’associationnisme des lendemains de la révolution française) pour mieux situer la manière dont, en fragilisant le monde associatif, les politiques gouvernementales d’inspiration néo-libérales actuelles mettent à mal un pan très important de notre système de solidarité et donc la démocratie.

1ère intervention : J-Louis Laville, sociologue titulaire de la chaire "économie solidaire" au CNAM
Durée 15-20 mn

DE QUELQUES TRAITS PRINCIPAUX DE L’HISTOIRE DE L’ASSOCIATIONNISME EN FRANCE,
EN EUROPE ET DANS LE MONDE...

Dans la lignée de son intervention lors de l’UE 2017 du CAC (à partir de cette question de départ « comment se fait-il que les associations aient aussi largement contribué et participé à la construction des démocraties contemporaines et comment cela se fait-il que cela se voit si peu ? ») et surtout de son livre à paraître à la rentrée ASSOCIATION ET SOLIDARITÉ, D’une mémoire enfouie à un élan retrouvé, J-Louis a « carte blanche » pour une contextualisation qui, au-delà de sa connaissance de l’histoire du fait associatif, pourra également s’appuyer sur le tropisme international de ses observations et analyses.
L’idée consiste surtout à nous permettre d’identifier quelques questionnements clés, quelques « fils à tirer » pour nous aider à contextualiser et mettre en perspectives les échanges durant ces trois jours.


2ème intervention : J-Claude Boual président du CAC et Eric Denoyelle fondateur du Collectif pour une éthique en travail social - Durée 15-20 mn

L’INVENTION CITOYENNE ET CONCRÈTE DE LA SOLIDARITÉ, RÔLE DES ASSOCIATIONS
DANS L’HISTOIRE DE LA PROTECTION ET DE L’ACTION SOCIALE EN FRANCE

Nous nous attarderons dans un deuxième temps sur la manière dont les associations ont construit concrètement un système de solidarité.
A partir de son ouvrage Bref historique de la protection sociale en France, J-Claude reviendra sur ce processus de construction, ses étapes et les luttes et rapports de force qui les ont caractérisés.
Eric complètera le propos en se centrant davantage sur l’action sociale proprement dit pour souligner les spécificités apportées par l’action associative.
Ces deux propos permettront de remonter jusqu’à l’histoire récente pour nous permettre de situer notamment en quoi l’arrivée des SIB/CIS en France, loin de se résumer à un simple montage financier, constituent en réalité un coin enfoncé par les tenants de la financiarisation de l’économie dans un système pourtant consubstantiel à la cohésion sociale.


3ème intervention : Bruno Lasnier, coordinateur national du Mouvement pour l’Economie Solidaire - Durée 15-20 mn

L’HISTOIRE DE L’INSCRIPTION DE LA SOLIDARITE DANS UNE ECONOMIE POLITIQUE (A MARSEILLE ET SURTOUT AU-DELA)

Est-ce tout à fait un hasard si on accole assez rarement le qualificatif de politique au terme « économie » ? Comme si, finalement, l’économie n’était pas affaire de choix et de débat mais bien plutôt, dans une approche légitimité par le qualificatif de « science » (science économique), une rationalité tendant à s’imposer au-delà de clivages politiques ?
Observateur privilégié de la manière dont des théoriciens comme K. Polanyi trouvent validation de leur analyse dans les initiatives foisonnantes des acteurs de terrain, Bruno Lasnier nous permettra d’inscrire pleinement l’action historique des associations dans l’économie plurielle qui ne saurait se résumer au seul paradigme du marché.
Ces fonctions de coordination d’une organisation nationale nous permettront d’épouser une vision large de la question, laquelle sera alimentée par de nombreux exemples locaux qu’il a pu suivre de près en tant qu’acteur du tissu associatif et coopératif de la région Marseillaise également depuis plusieurs années.


14h30-17h Deux ateliers participatifs « histoires et Histoire du monde associatif »

Présentation des objectifs de ces 2 ateliers :
Après une matinée de plénière avec des apports de contenu analytique, l’idée de l’après-midi est de permettre aux participants de s’exprimer et produire : documenter, faire raconter, dire, écrire, recueillir, mettre en forme et en partage des témoignages venant dire et exprimer sous de multiples formes le rôle des associations citoyennes à travers le récit et la connaissance mutuelle de leur histoire (la leur propre… mais aussi la leur « collective » appréhendée collectivement dans un ensemble plus vaste constitué par leur histoire et l’histoire des autres associations présentes).

Atelier 1 « mon histoire, notre histoire »
L’animateur forme des groupes non-aléatoires (associations relativement proches dans leurs objets) et successivement 2 membres du groupe interrogent le 3ème sur son histoire, en lui faisant préciser son point de vue sur les grandes étapes de sa structure, ses représentations, questions et analyses sur cette expérience.
Ce moment est consigné en une prise de note qui donne la trame d’un témoignage pour enchaîner ensuite sur un premier travail de mise en forme de l’histoire d’une structure mise en partage.

Atelier 2 : Le CAC, communiquer une histoire (une histoire de communiqués)

Le 10ème anniversaire du CAC approche. De la circulaire Fillon de 2010, en passant par l’État d’urgence, la « start-up nation », jusqu’à l’introduction des SIB en France, les enjeux de la COP 21, le désastre du CICE ou de la suppression de l’ISF, la suppression des contrats-aidés... le CAC a offert finalement via ses communiqués (en moyenne une douzaine par an) la chronique d’une décennie politique sur laquelle nous pensons utile de revenir pour mieux éclairer les combats encore à mener.
L’idée de cet atelier consisterait en une première séance de travail en vue de la publication d’un ouvrage/livret édité pour le 10ème anniversaire du CAC et qui reviendrait sur les communiqués les plus importants pour souligner leur éventuelle actualité et offrir une lecture des enjeux pour la décennie à venir.

NB : nous avions envisagé un troisième atelier « petite histoire, grande histoire » mais l’animatrice pressentie sera finalement absente. En fonction du nombre de participants, des envies, nous pourrons éventuellement le re-proposer (nous le gardons sous le coude).

Atelier 3 : Petite histoire, grande Histoire
But : échanger sur les raisons et moteurs de nos engagements, organiser la transmission de nos expériences politiques à partir d’une fresque préparée qui permet à l’animateur de mobiliser le groupe à partir de la question : quels éléments de la petite et de la grande Histoire vous ont amené ici aujourd’hui ?



17h30-19h Plénière de fin de journée - « RENCONTRES MARSEILLAISES ET RÉGIONALES »

Certaines initiatives locales donnent à voir ingéniosité, combativité et capacité de résilience du monde associatif et coopératif.
Cette plénière de fin de journée cherchera ainsi à donner la parole à des acteurs qui, à Marseille et dans la région PACA, inventent des solutions pour faire face aux enjeux sociaux et politiques.

Deux temps :
- Une introduction contextualisante avec Pierre-Alain Cardona (accompagné s’il le souhaite d’autres acteurs associatifs, Bruno Lasnier, Hervé et d’autres militants du Collectif « co-construire »)

- En clôture de cette journée consacrée à l’analyse historique de l’apport de l’action associative, après une première approche « grand angle » dans la matinée, il s’agira de « resserrer la focale » sur l’histoire récente propre à Marseille et ses alentours.
Quelques mois après le drame de la rue d’Aubagne, il s’agira de permettre aux acteurs locaux participants de situer, d’une part la manière dont cet évènement est le produit d’une histoire particulière, faite de grave incurie des autorités publiques et, dans ce contexte, d’un rôle particulier des associations.
D’autre part, il s’agira d’expliquer ce que cette histoire récente produit sur les effets de composition, recomposition du paysage associatif marseillais.

Cette présentation contextualisante serait suivie de deux ou trois prises de paroles illustrant et approfondissant le propos. Dans cette perspective, nous pouvons tenter de contacter :

• l’association B-A Balex,
• l’association/collectif « un centre-ville pour tous »
• des femmes des quartiers Nord signataires de l’appel pour la dévolution de biens confisqués à la mafia à des projets ESS

Jour 2 : mercredi 3 juillet

REGARDS SUR LE PRÉSENT ET L’ACTUALITÉ DES ASSOCIATIONS CITOYENNES: ce qu’elles font et ce qu’elles apportent aujourd'hui / ce qu’on les empêche de faire et le éventuels bâtons dans les roues au quotidien

10h15-12h30 Atelier N°1 COMPRENDRE ET RÉSISTER À LA MARCHANDISATION DE L’ACTION ASSOCIATIVE (première partie)

Animateur(s) pressenti(s) : Eric Denoyelle et/ou J-Baptiste

Depuis sa création au moment de la circulaire Fillon en 2010, la lutte contre la marchandisation de l’action associative est partie intégrante de l’A.D.N du CAC.
Presque 10 ans après ce moment inaugural, où en est-on : cette tendance à pousser les associations vers le marché ? De l’actualisation de leur résistance ?
L’objectif de cet atelier est de poser de premiers éléments de réponses en recueillant et en mettant en commun des analyses, observations, témoignages, retours d’expériences de militants associatifs de différents domaines. Dans le secteur de solidarité internationale, du social, culturel, de l’éducation populaire, du sport, de l’environnement etc., que peut-on décrypter, comprendre, restituer des logiques à l’œuvre ?
Quelles éventuelles spécificités sectorielles ? Quels invariants et points communs ?
Et quelles luttes, singulières et plurielles, transversales et particulières, dessine approche transversale ?

14h-16h15 Atelier N°1 COMPRENDRE ET RÉSISTER À LA MARCHANDISATION DE L’ACTION ASSOCIATIVE (deuxième partie)

Animateur(s) pressenti(s) : un représentant du MES (Bruno ? Bérengère?) et/ou J-Claude du CAC

Une caractéristique importante de l’attaque néo-libérale en direction du monde associatif consiste en l’euphémisation permanente et croissante des différences entre un projet lucratif et un projet non-lucratif .
Parmi les différentes manières dont cela se manifeste, l’une des plus évidentes est la progression de « grosses associations » qui, de fait, sont amenés dans une logique de perpétuation voire de survie à se comporter tendanciellement de plus en plus comme des entreprises (parmi les exemples les plus archétypaux, le groupe SOS est souvent cité avec ces 15 000 salariés et son dirigeant JM Borello -parfois affublé du surnom de « Bernard Tapie du social » auteur de l’ouvrage Le capitalisme d’intérêt général-).
Mais nous ne pouvons en rester à ce niveau d’analyse pour comprendre l’amplitude du phénomène car si les associations deviennent des entreprises, dans le même temps, les entreprises se rapprochent, dans leur mission, des associations.
C’est là une avancée majeure (et relativement souterraine) de la loi PACTE créant les « entreprises à mission ».
Le but de cette deuxième partie de l’atelier « résister à la marchandisation » consisterait à partir d’un décryptage synthétique et pédagogique de cette partie de la loi Pacte afin d’amorcer une réflexion commune entre le CAC et le MES sur les conséquences et les éventuelles manières d’y résister.

10h15-12h30 Atelier N°2 DROITS ET LIBERTÉS ASSOCIATIVES (première partie : que nous arrive-t-il ?)

Animateur(s) pressenti(s) : Adrien Roux (Alliance citoyenne – CAC), J-Claude Boual

Avec d’autres, le CAC a largement documenté la diminution des moyens d’action des associations induites par la baisse des subventions et des financements publics ces dernières années.
Mais la restriction des libertés associatives est hélas loin de se limiter à ce phénomène et dans un contexte sécuritaire, les droits individuels mais également collectifs et associatifs peuvent être mis à mal.
Cet atelier permettra des échanges sur ce sujet, en partant d’une part d’une mise en contexte historique proposée par JC Boual (CAC) et d’autre part par une théorisation du phénomène exposée par Adrien Roux (Alliance Citoyenne – CAC).

14h-16h15 Atelier N°2 DROITS ET LIBERTÉS ASSOCIATIVES (2ème partie : comment réagir)

Animateur(s) pressenti(s) : Adrien Roux (Alliance citoyenne – CAC)

Les initiatives visant à contrer cette dérive autoritaire se multiplient.
Nous en proposerons un tour d’horizon et nous détaillerons deux d’entre elles afin d’identifier la façon dont elles peuvent être consolidées et investis :
• d’une part le plan d’action élaboration par L.A [Libertés Associatives] Coalition
• d’autre part, les multiples manières de participer aux travaux de l’observatoire des libertés associatives créé récemment.


10h15-12h30 Atelier N°3 CO-CONSTRUIRE L’ACTION PUBLIQUE ENTRE ASSOCIATIONS ET COLLECTIVITÉS PUBLIQUES, EST-CE POSSIBLE ET SOUS QUELLES CONDITIONS ? (première partie)

Animateur(s) pressenti(s) : un représentant du collectif Co-construire (Pierre-Alain, Hervé) et/ou Daniel Royer ?

Dans un contexte de marchandisation croissante de leur action (voir atelier 1), les associations sont-elles, en sus, condamnées à devenir de plus en plus de simples exécutantes de politiques publiques décidées sans elles ?
Ou bien peut-on s’appuyer sur un savoir et un savoir-faire issu de la pratique de terrain pour emprunter des chemins praticables de co-construction de politique publique ?
Quelles sont les conditions de réussite et les points de vigilances que nous pouvons identifier collectivement dans cette perspective ?
Et quels sont les outils et instruments mobilisables (quid des chartes d’engagements réciproques par exemple?) ?
Dans une visée anticipatrice de nos actualités respectives ces prochains moins, marquées par des échéances électorales municipales, un focus sera particulièrement proposés sur cet échelon de collectivités publiques (qui se trouve le trouve être le premier financeur du monde associatif).

14h-16h15 Atelier N°3 CO-CONSTRUIRE L’ACTION PUBLIQUE ENTRE ASSOCIATIONS ET COLLECTIVITÉS PUBLIQUES, EST-CE POSSIBLE ET SOUS QUELLES CONDITIONS ? (deuxième partie)

Animateur(s) pressenti(s) : un représentant du collectif Co-construire (Pierre-Alain, Hervé) et/ou Daniel Royer ?

Suite, prolongement et approfondissement à partir de la trame de l’atelier proposé le matin


Jour 3 : jeudi 4 juillet

REGARDS SUR L’AVENIR DES ASSOCIATIONS CITOYENNES: Prospectives, perspectives et anticipation, comment se prépare-t-on collectivement à la suite ?

9h30-12h30 Table ronde plénière

"CHANGER DE CAP : écho national et international de l'expérience marseillaise"

A partir de l’ancrage de nos réflexions au sein d’un Collectif national lors d’une université d’été localisée dans un territoire fournissant de nombreuses illustrations de questionnements partagés (notamment à Marseille les questions de droit à la ville, droit à la cité, droit de citer...), l’objectif de cette dernière table ronde consistera à éclairer les perspectives de nos luttes et travaux communs à venir.
Les temps forts qui se dégagent à l’horizon de quelques mois seront ainsi identifiées (journée de mobilisation du 12 octobre, échéances électorales, forum social des économies transformatrices, etc.).
Et nous chercherons à creuser la manière dont, faire face à la double insoutenabilité de nos modèles de société (accélération de l’accroissement des inégalités et catastrophe écologique), implique des changements de cap et donc des ruptures avec les trajectoires d’évolution que nous connaissons.

Pour tenter de baliser les chemins de la transition et de la transformation sociale, nous nous attarderons sur des thèmes qui nous semblent pouvoir utilement prises en compte dans nos réflexions prospectives, notamment :
- la notion de commun et de biens communs
- l’environnement numérique dans lequel s’inscrit notre action
- la notion d’écologie populaire.

Avec les interventions pressenties notamment de :

- Pierre-Alain Cardona (coordination Pas sans nous - Marseille)
- Alima El Bajnouni (association B.A.BALEX - confirmation en cours)
- Patricia Coler (UFISC / Mouvement pour l'Économie Solidaire)
- Sébastien Bailleul ou Valentin Prélat (CRID )
- Pierre-Yves Gosset (Framasoft - confirmation en cours)
- J-Claude Boual (CAC)
- J-Louis Laville (CNAM )

14-16h atelier de clôture

"Ce qui nous manque – comment on le comble et évaluation »

Impossible d’aborder tous les sujets que nous voudrions en trois jours, impossible également de creuser, peut-être suffisamment, certains sujets. Pour permettre une sortie de l’université d’été ouvre sur des prolongements, nous proposerons un atelier participatif visant à identifier collectivement les suites à donner à nos travaux et la manière concrète de les organiser.
Nous couplerons à ce temps, une séquence itérative d’évaluation visant à situer les points d’améliorations que nous pouvons apporter à ce type de regroupement.